J'espère que cette page pourra vous donner quelques notions des Langues parlées en Afrique de l'Ouest.

(Suite)

2. Verbe "bè"," té", exprimant l'existence.

- Pour affirmer l'existence ou la non-existence, la présence où l'absence, on se sert, au présent de l'indicatif, de "bè", "tè".

- Alla bè  =  Dieu existe.

- O tè   =  cela n'existe pas ; cela n'est pas -

- A bè yen  =  il est ici.

- Ou tè yen  =  ils ne sont pas ici ; ils sont absents.

- L'imparfait se forme en faisant précéder "bè" de "toum", "tè" de "toun". Téré , taram-bè = toumbè ; téré-té , taras-té = tountè.

- I toumbè  =  tu étais.

- An tountè  =  nous n'étions pas.

Nota.

- Dans la région du Bani, on prononce koumbè, kmetè, kounna (pour tounna), etc.

- Aux autres temps, on emploie généralement le passif du verbe kè, qui signifie : être fait, devenir, avoir lieu, demeurer, être.

- 0 tna kè  =  cela ne sera pas.

- O kèra tén  =  il en fut ainsi.

- 0 ka kè   =  que cela soit.

- N'na kè Bamako sini   =  je serai à Bamako demain.

Nota.

- L'idée du dernier exemple peut, comme en français, s'exprimer autrement, par exemple :

- n'na sé Bamako sini  =  j'arriverai à Bamako demain;

- n'na Bamako soro sini  =  j'atteindrai Bamako demain.

3. Bè servant à rendre avoir.

Dans beaucoup de cas , on rend le verbe avoir, par "bè", "tè", au présent de l'indicatif;

- par "toumbè", "touatè", à l'imparfait;

- par le passif de "kè" aux autres temps.

- So bè n'fè   =  j'ai une maison (une maison est à moi).

- Néné toumb'a la  =  il avait froid (le froid était en lui).

- Bongo kèra ou la =  ils eurent faim (la faim fut en eux).

Dyo tua kè i fè  =  tu n'auras pas raison (le droit ne sera pas avec toi).

Doumouni-fen tount'ou fè  =  ils n'avaient point de nourriture.

Nota. -

1° Il fait chaud, il fait froid et d'autres expressions semblables peuvent aussi se rendre à l'aide de bè, tè, .toumbè, tountè et kè.

- Fountèni bè  =  il fait chaud (la chaleur est présente).

- Néné ma ké  =  il n'a pas fait froid.

- Sandyi bè   =  il pleut.

2°Comme on le voit par les exemples donnés, le sujet du verbe, quand il est unique, se met avant le verbe. Parfois, il s'intercale partiellement entre la caractéristique de l'imparfait et le verbe.

N'sago toumbè, n'toun sago bè   =  je voulais (ma volonté était).

1. Complément du nom et du pronom personnel .

Dans tous les dialectes du mandé, le nom (ou le pronom personnel) suit généralement son complément déterminatif, soit immédiatement, soit après une particule de liaison .

Le nom (ou le pronom personnel) suit immédiatement son complément déterminatif

1° Quand la relation entre les deux termes est naturelle et logiquement nécessaire, par exemple celle de parenté.

- Mâ fari   =  le corps de l'homme.

- M'bolo-koni  =  mon doigt.

- Samba fa  =  le père de Samba.

- Tlé fountèni  = la chaleur du soleil.

- Nèguè dyourou  =  fil de fer.

- Dougou tigui  =   chef de village.

- So dènè   =  le mur de la maison.

- ga ticu =  huile d'arachides.

- Si tlou   =   beurre de karité 

Nota.

- Cependant, la relation de dépendance est parfois marquée plus fortement par ta .

- Né ta fa =  mon propre père.

- Ou ta bolo fè =  par leur entremise (par, leur main).

- Né fa ta fa  =   le père de ton père.

2° Quand le nom complété est un infinitif pris substantivement.

- Tlé bi   =   le coucher du soleil, l'occident.

- kalo bo   =   le lever de la lune.

- Dyougoû boli   =  la fuite des ennemis.

3° Quand le nom complété est un nom dérivé d'un verbe et que son complément serait le complément direct du verbe ;

- Alla kanouya kosson  =  pour l'amour de Dieu.

- Banguibãou bôgna   =  le respect des parents.

- Mâ fãli   =   meurtre d'un homme, assassinat.

- Les deux termes sont reliés :

- en bambara, par ka, quelquefois ta;

- dans les autres dialectes, par yé, la, etc.

1° Quand il n'y a entre eux qu'une relation accidentelle, par exemple celle de possession.

- N'korokè ka bougou   =  la paillote de mon aîné.

- Flamousso ka narè   =   le beurre de la Poulotte.

- I ka sanguè  =  ta moustiquaire.

- M'ba ka singo =  le fourneau portatif de ma mère,

- Ou ta fo tyoko la  =  d'après leurs dires.

- An ka moun b'a la ? =  que nous importe (quoi de nous en cela) ?

2° Quand le nom complété est un participe ou un nom dérivé d'un verbe, et que son complément serait le sujet du verbe.

- I ka bougolé  =   celui que tu as frappé. (ton frappé)

-  I bougolé  =  toi ayant été frappé.

- Alla ka kanouya =  l'amour de Dieu,

c'est-à-dire l'amour que Dieu a par exemple pour nous.

- Mèlèkè ka foli   =  la salutation de l'Ange,

c'est-à-dire faite par l'Ange.

- Mèlèkè foli = la salutation reçue par l'Ange;

mais on dit bien :

- Mèlèkè foli kan =  la parole de salutation de l'Ange,

parce que "Mèlèkè" est complément de "kan" et non de "foli".

- Ou ta fota la  =  selon leurs dires.

- A kono kana gouan â ta dounta ko la  =  ne vous inquiétez pas de ce que vous mangerez.

- Nota. -

1° Il n'est pas toujours facile de savoir s'il faut mettre "ka" "ta" o u non ;l'usage,fait la loi et il varie un peu. On dit toujours :

- an dyougou  =   notre ennemi;

- n'tèri  =  mon ami;

- a saya  =  sa mort;

- a ka toro  =  ses souffrances;

- an tigui  =  notre maître;

- an ka magouanna   =  notre serviteur,

Mais on peut dire :

-  Alla ka tyiou et Alla tyiou =  les commandements de Dieu;

- a ka fanga et  a fange  =  sa puissance;

 - an ka massa et au massa  =   notre roi;

2° Pour exprimer un rapport de temps ou de lieu, on n'emploie pas "ka" , mais "la" (na , ra) , "ro" , "fè" , "kono" , "ma" , "koro" , "nofè", selon le sens et l'usage.

- Fari la diaou   =  les plaisirs des sens (dans le corps).

- Koron na mâou   =  les gens de l'Est.

- Dougou-ra-shio  =  haricot souterrain (dans la terre).

- Sou ro fana   =  repas du soir.

- San fè konoou  =  les oiseaux du ciel.

- So kono fen-ou  =  les choses de la maison.

- Dougou-ma-fen  =  serpent.

- A nofè mâou  =  les gens de sa suite.

- A koro-siguiou  =  ses courtisans.

Exception.

- Le complément qui indique la nature , la qualité , la manière d'être , se rend par un adjectif , ou par un nom et un adjectif qui se placent après le nom complété , sans particule de liaison.

- Mogo dyan  =  un homme de haute taille.

- Sõ barkama   =  un cheval d'une grande force.

- Tlou souman douman nin toun-yé fen songo ba yé  =  cette huile d'odeur agréable était une chose de grand prix.

2 . Complément des pronoms .

Les pronoms démonstration ne diffèrent pas des adjectifs démonstratifs : "nin", pl. "ninou", "ninoun" (n euphonique), ninlou , pour les objets rapprochés; "o", pl. "olou", pour les objets éloignés ou dont on vient de parler. (O est le seul mot bambara qui ait gardé le suffixe "lou" du malinké comme marque du pluriel).

Les règles données pour le complément déterminatif du nom et du pronom personnel s'appliquent aussi au complément des autres pronoms : démonstratifs, relatifs, interrogatifs, indéffinis.

-  Ninoun fa  =  le père de ceux-ci.

- Olou ka dyiguiné  =  le grenier en paille de ceux-là.

- Min sé  =  dont le pied.

- Minoun ka malo  =  dont (desquels) le riz.

- Dyon ba do ?  =  de qui est-ce la mère ?

- Do bolo  =  la main de l'un.

- Bê ta hakè  =  la juste part de chacun.

- Wali mousso  =  la femme d'autrui.

Cependant, l'usage fait la règle. On dit :

- wali fen (et non wali ka fen) =  le bien d'autrui;

- né halala  =  mon bien, ma propriété.

 

3. Complément dépendant d'une préposition.

Les prépositions, sauf "fo", "kabi", "kabini", "ni ...yé", se placent après le complément qu'elles relient au terme complété : ce sont donc des postpositions.

- Dibi la   =  dans l'obscurité.

- Bili kan  =  sur la terrasse.

- Bondo kono  =  dans le grenier en terre.

- Alla kosson  =  pour l'amour de Dieu.

- A b'a fa fè  =    il est avec (ou chez) son père , il aime son père , il veut son père.

Verbe Transitif à la voix active

1 - les auxiliaires.

34. - 1° Les différents temps des verbes transitifs à la voix active se composent de l'infinitif invariable et d'auxiliaires, également invariables, mais qui diffèrent selon les temps et qui, pour chaque temps, ne sont pas les mêmes au négatif qu'à l'affirmatif.

35. - 2° Le sujet se met devant l'auxiliaire, qui précède le verbe. S'il y a plusieurs sujets, on peut les mettre tous avant l'auxiliaire ou bien en mettre un avant l'auxiliaire et les autres après le verbe.

36 - 3° Tableau des auxiliaires ordinaires en bambara et en malinké.

Affirmatif  Ind. présent = bè, bi

Négatif  Ind. présent  = té, ti

Affirmatif  Ind. imparfait = toumbè

Négatif  Ind. imparfait = tountè

Affirmatif  Ind. parfait = yé

Négatif  Ind. parfait = ma

Affirmatif  Plus que parfait = toun-yé

Négatif  Plus que parfait = toum-ma

Affirmatif  Ind. Futur  = na

Négatif Ind. Futur  = tna (té-na)

Affirmatif  Conditionnel = toun-na

Négatif  Conditionnel = toun tna

Affirmatif  subjonctif = ka

Négatif subjonctif = kana

4° Remarques sur ces auxiliaires.

1) Les verbes "bè", "yé", "ka", signifient être;

"tè" et "ma", n'être pas;

"Ka" se prononce parfois "kè";

dans la région de Sokolo, on prononce "ki";

on entend quelquefois "ki" en d'autres régions du pays bambara et en malinké, par exemple

2) Le verbe "na", venir, aller, est l'auxiliaire ordinaire du futur et du conditionnel.

On l'emploie aussi :

avec "bè", "bi", pour un futur proche ;

avec "toumbè", "toumbi", pour un futur proche dans le passé;

au parfait pour le passé;

au subjonctif négatif:

Kongo ba nana kè o dyamani na =  (une grande famine vint à se produire...) , il survint une grande famine dans cette contrée.

A nana kè ko saraka-délila sara =  (il vint à se faire que)..., il arriva que le mendiant mourut.

Né t'a fè k'ou kongoto bla, wãssa ou kana na dessè sira fè  =  (... pour qu'ils ne viennent pas à défaillir en chemin),  je ne veux pas les renvoyer affamés, de peur que les forces leur manquent en chemin.

Nota.

- Quant à l'auxiliaire "ka-na" du subjonctif, comment en expliquer le sens négatif ? Peut-être à l'origine était-ce ka-tè-na ?...

Notez que "kana" s'est contracté en "kaa" dans la région de Kankan.

5° Autres auxilliaires

1) Quelquefois en bambara, plus souvent en malinké, ordinairement en khassonké, on emploie le verbe ka, kha , comme auxiliaire du passé.

N'k'a don (au lieu de n'y'a don,)  =  je le sais.

N'tounk'a don   =  si j'avais su !

2) Parfois en bambara, souvent en malinké, on emploie" no ka", "no yé".

Au plus-que-parfait, le malinké emploie toujours "no téré ka" pour les verbes transitifs à la voix active.

3) Dans les propositions temporelles et conditionnelles, on emploie souvent "ma-na", "ma" , comme auxiliaire du passé affirmatif .

4) En bambara, on emploie parfois" blé" , "blé yé" , "blé ma", comme auxiliaire du passé négatif, surtout dans les propositions conditionnelles .

6° Diverses manières de rendre un passé proche, absolu ou relatif.

1) A bara na , a birin na : il vient d'arriver; dès qu'il sera arrivé.

M'bara filou yé : je viens de vous le dire.

2) M'boto ka min kè : ce que je viens de faire.

A boto toumbè ka wadyouli-kè = (il était sortant de prêcher), il venait de prêcher.

3) I tanna bo France; i tanka bo France;

i tantan bo France   =  tu viens d'arriver de France.

Né tantan na do; né na tantan do  =  je viens d'arriver.

Bô tantan kè, a gnagagnaga bè limogo la (proverbe) = (un excrément vient d'être fait...) quand une bouse est fraîche, c'est grande liesse pour les mouches.

Nota.

- Les points " ..." indiquent la place du complément d'objet direct, qui est indispensable pour les verbes transitifs un verbe sans complément direct est TOUJOURS un verbe intransitif ou un verbe passif.

- Affirmatif Ind. présent  m'bè...fo  = je dis ;

- Négatif Ind présent  n'té...fo = je ne dis pas

- Affirmatif Ind. imparfait  n'toumbè...fo =   je disais;

- Négatif Ind. imparfait  n'tountè...fo = je ne disais pas ;

- Affirmatif Ind Parfait   n'yé...fo = j'ai dit, je dis, j'eus dit

- Négatif Ind.parfait   m'ma...fo  = je n'ai pas dit,

- Affirmatif Ind. plus que parfait   n'toun-yé...fo  = j'avais dit;

- Négatif Ind Plus que Parfait  n'toumma...fo  = je n'avais pas dit

- Affirmatif Ind. futur  n'na ... fo  =  je dirai

- Négatif Ind futur   né tna ... fo  =  je ne dirai pas

- Affirmatif conditionnel   né tounna...fo  =  je dirais,

- Négatif conditionnel  né tountna...fo  = je ne dirais, je n'aurais pas dit

- Impératif  ... fo   =  dis

-Impératif négatif  i kana...fo =  ne dis pas

- Impératif   â yé...fo   =  dites

- Impératif Negatif   â kana...fo  =   ne dites pas

- Affirmatif Subjonctif  n'ka...fo = que je dise

- Négatif Subjonctif   n'kana...fo =  que je ne dise pas

- Affirmatif Infinitif  ka ... fo   =  dire     (n'existe pas au Négatif)

- Affirmatif Participe présent foto, fobã = disant (n'existe pas au Négatif)

-  Participe  Passé    =   N'existe pas

 

Recherche personnalisée

Retour du contact pour accueil.org

Copyrights 1999 - 2008 [Jicehem , @accueil.org]. Tous droits réservés  .